[Portrait] Serigne Gueye, Maître de conférences (HDR) en informatique

Sur quoi portent vos recherches ?

Elles se situent en recherche opérationnelle. Elles portent sur la résolution de problèmes d’optimisation combinatoire et leurs applications.
Une partie de ces problèmes peut être décrite comme des problèmes académiques ou fondamentaux abordés pour les questions théoriques qu’ils posent, ou pour le challenge qu’ils représentent en matière de recherche fondamentale : problèmes dans les graphes, résolution de problèmes quadratiques, problèmes de localisation de services, partitionnement de graphes (clustering), etc.
L’autre est constituée de problèmes provenant d’applications, avec un intérêt particulier sur ceux ayant un impact “sociétal” : problème d’aménagement urbain, problème d’affectation/localisation d’écoles, estimation des flots origines-destination internationaux dans le domaine aérien, etc.

Quelle est votre actualité scientifique ?

J’ai été co-auteur en 2020 de trois articles, co-écrits avec des collègues du Sénégal, du Brésil ainsi que d’Avignon (Cyrille Genre-Grandpierre), et traitant d’applications de la recherche opérationnelle pour des problèmes d’aménagement urbain : https://link.springer.com/article/10.1007/s12351-020-00549-7, https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/2399808320913034 et https://www.mdpi.com/1999-5903/12/2/22.

Ils font suite à d’autres contributions dans ce domaine dont une ayant obtenu le  prix « data crossing prize » du challenge Data for Development (2015) axée sur l’exploitation sociétale des données de téléphonie mobile.

Techniquement, ces contributions s’inscrivent également dans un champ de recherche consistant à coupler optimisation mathématique et simulation (informatique) multi-agents dans la résolution de problèmes opérationnels.


Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Pour la liberté qu’elle procure dans la mise en œuvre de projets de recherche qui nous semblent faire sens. Pour la possibilité d’élargir sans cesse ses connaissances, car les sujets difficiles ne sont jamais tout à fait épuisés, et ont des connexions avec de multiples disciplines scientifiques (mêmes les sujets apparemment très spécialisés).
La recherche universitaire va aussi de pair avec l’enseignement qui la complète, surtout quand on a la chance d’enseigner son domaine de recherche. Le fait de l’enseigner, à différents niveaux, permet de l’approfondir.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Je conseillerais de l’aborder à travers un sujet (un problème) qui les motive. Un sujet auquel il croit. La motivation est un carburant essentiel. Mais elle permet de progresser et d’être créatif si elle est accompagnée par une ouverture d’esprit suffisante, de la curiosité,  de « l’endurance » (peut-être plus que de la rapidité) intellectuelle, l’envie de dominer toutes les facettes d’un sujet, et la culture (au sens large, pas seulement scientifique) que l’on se construit tout au long de sa vie.

Quel objet ou quelle image de votre recherche vous illustre le mieux ?

C’est une réalisation récente. Un travail couplant optimisation de la localisation des activités d’une aire urbaine (celle de Dakar, Sénégal) et simulation multi-agents avec l’outil MatSim. L’image est la copie écran des trajectoires de déplacement des habitants qui dépendent des localisations d’activités optimisées par un algorithme sous-jacent.